L'ODDFEA a pour but de permettre aux femmes immigrantes de se rencontrer, de s’organiser, de se former et s’informer, afin d’acquérir leur autonomie dans la société Suisse, au sein de laquelle elles évoluent en tant que mères, épouses, professionnelles, qu’elles soient citoyennes ou simples résidentes.
Favoriser l’accès des plus défavorisés, filles, femmes et enfants à une éducation de qualité, ainsi qu’aux soins de santé et à un accompagnement social. Impliquer les communautés dans nos projets et nos actions, afin qu’elles participent à leur propre développement et accèdent à une plus grande autonomie.
La vision fondatrice de l’ODDFEA est d’être un organisme qui s'engage pour le maintien et le renforcement des droits fondamentaux et des droits de l'être humain, car ces droits sont les conditions inhérentes pour une société démocratique et pour l'épanouissement individuel et collectif de chacun et chacune.
L’Observatoire pour la Défense des Droits des Femmes et des Enfants organisera un Colloque international avec le Centre de Devéloppement Socioculturel et autres partenaires de la société civile sur le thème de "L’accueil des migrants en Suisse – défis, enjeux et approches de solution interculturelle" le 2 et 3 mars 2020 au Nations Unies – Geneve.
Le Dr Alpha Grace, sociocriminologue accompagné de M. Jacques Rivkin et Dr. Tobie Nathan, Ethnopsychiatrie dans le panel intitulé "Les politiques d’intégration mises en œuvre et les défis de l’être humain en migration" et assurera une intervention sur le thème "Les obstacles à l'intégration des personnes en trajectoires migratoires : Déterminants sociaux, culturels et psychologiques".
Argument du colloque:
La politique en matière d’asile et de réfugiés est actuellement un des sujets primordiaux en Europe et dans le monde. Outre la tragédie humaine que représentent les flux migratoires, se pose la question de l'accueil dans les différents pays. Une fois les personnes réfugiées arrivées dans leur pays de destination ou de transit, elles sont en général dirigées vers des centres d'accueil avant d'être accueillies dans les communes et cantons
Bien que les communes soient dotées d'un certain soutien financier, qui peut toutefois beaucoup varier, elles sont souvent loin de disposer de tous les moyens nécessaires. Cela concerne les ressources financières, mais également les infrastructures et le personnel. A cela s'ajoute l'urgence avec laquelle il faut souvent agir.
Pour plus d’information
- Vos Droits
- Insertion socio professionnelle, économique et politique
- Encouragement à l’intégration précoce pour les enfants des migrants
- Formation continue ou de base pour les femmes migrantes
- Mariages forcés,
- Violence domestique
- La traite des femmes et des filles
Ces femmes migrantes qui transforment la Suisse...
En tant que continent, l’Afrique contient des mines de richesses, de beautés et de grands peuples d’origines diverses.
Au cours des siècles, de nombreuses personnes provenant du monde entier ont entrepris de longs voyages dans l’espoir d’explorer l’Afrique. La situation a sensiblement changé au cours de ces dernières années ; avec la mondialisation, de nombreux Africains ont émigré vers le monde occidental.
Parmi les plus nombreux à avoir émigré, on trouve les femmes. Elles voyagent seules ou en compagnie de partenaires, certaines laissent au pays enfants et familles.
Les femmes migrantes qui vivent en Europe doivent faire face aux problèmes particuliers liés au genre, à leur statut d’immigré, à leur rôle maternel, mais également aux problèmes spécifiques tels que la violence fondée sur le genre, la santé ainsi qu’à la marginalisation au sein des communautés d’immigrés.
Mon engagement et mon travail auprès de la communauté migrante m’ont permis de remarquer que la majorité des femmes africaines résidant en Suisse sont de véritables héroïnes.
Elles ont parcouru de longues distances, certaines ont survécu à la guerre ou à d’autres formes de violences liées au genre. En dépit des difficultés vécues, les migrantes africaines de Suisse ont joué et continuent de jouer un rôle crucial.
Plus que jamais, elles sont déterminées à reconstruire leur vie, ne veulent plus se sentir liées par leurs expériences antérieures négatives et celles avec lesquelles nous avons travaillé sont majoritairement sinon dans leur totalité, hautement qualifiées ou éduquées et souhaitent progresser dans leur vie personnelle.
Ce n’est pas de pitié ou de l’aide sociale dont ont besoin les femmes africaines en Suisse, ce à quoi elles aspirent c’est de se voir proposer des possibilités. L’égalité d’accès et la participation sont donc d’une importance cruciale. La plupart d’entre elles pourraient atteindre leur plein potentiel si elles étaient soutenues.
En fin d’année passée, au cours d’un voyage en train, j’ai rencontré une femme africaine qui exerçait de hautes fonctions dans les services des soins de santé.
Elle était parvenue à subvenir aux besoins de sa famille, bien qu’il lui ait fallu cinq ans pour être promue à ce poste et pouvoir bénéficier d’un salaire acceptable. Cette femme a lentement progressé pour atteindre son plein potentiel.
Les femmes africaines contribuent énormément à l’économie helvétique, travaillant dans les services des soins de santé, la restauration, l’industrie de fabrication ou dans le secteur du développement. Elles prennent soin de leurs familles ici en Suisse et envoient des fonds à leur famille étendue dans le pays d’origine.
Des études ont montré que l’argent envoyé par les immigrés a permis de réduire la pauvreté dans leurs pays d’origine.
Cependant, la majorité des femmes africaines résidant en Suisse estiment qu’il est difficile d’accéder aux emplois pour lesquels elles sont qualifiées de sorte que, en dépit du fait qu’un certain nombre d’entre elles arrivent à avoir un emploi, elles continuent de recevoir des salaires minimums et à lutter pour joindre les deux bouts, tout en essayant de subvenir aux besoins de leurs parents et familles.
A l’étranger comme en Suisse, elles contribuent aussi de multiples autres façons. Au même titre que toutes les autres femmes dans le monde, les femmes africaines sont les principales éducatrices et prestataires des soins à leurs enfants et continuent d’assurer leur éducation et à jouer un grand rôle dans la sensibilisation à leur culture dans la société.
Les cérémonies de mariage et de baptême continuent d’aller de soi parmi de nombreuses femmes africaines. Elles sont fières de leur identité. Certaines de ces femmes sont les seules à gagner leur vie pour leurs familles et parviennent à construire leur propre foyer tout en élevant les enfants.
D’un point de vue politique, bon nombre de femmes africaines en Suisse sont extrêmement constructives et créatives.
Elles participent à maints événements, à des formations, conférences et jouent un rôle clé en informant la politique dans de nombreux secteurs tels que les soins de santé et l’éducation, afin de pouvoir y apporter un changement positif.
Elles participent et consacrent du temps pour s’impliquer dans la vie de leurs communautés, elles s’engagent dans les processus décisionnels si elles y sont invitées, elles sont fortes et confiantes et certaines d’entre elles sont allées encore plus loin en se portant candidates aux élections locales en Suisse.
Selon le recensement de 2013, la Suisse comptait une population de 7.1 millions d’habitants, avec 32% de la population constitués d’immigrés, dont 47,5% étaient des femmes.
Fondé en 2005 l’ODDFEA est devenue la principale organisation défendant les droits des femmes et des enfants migrants en Suisse, comptant près de 850 membres issues de 16 pays et de 10 organisations affiliées.
Outre l’offre d’informations et de soutien aux femmes migrantes, l’ODDFEA a pour activités l’éducation, la formation, la recherche, l’action de plaidoyer et le travail de proximité auprès des femmes migrantes vulnérables et l’engagement auprès de diverses parties prenantes ainsi que la mise en réseau au niveau local, national et international.
Depuis sa création en 2005, l’Observatoire pour la Défense des Droits des Femmes et des Enfants s’est attelé à l’obtention d’une pleine reconnaissance et d’un engagement des femmes migrantes à tous les niveaux de la société Suisse.
L’ODDFEA est le seul organisme de cette envergue travaillant pour les droits des femmes et des enfants au niveau national et international dirigé par une Suissesse d’origine Africaine.
Il a favorisé le développement et poursuit le renforcement des plateformes qui permettent de mettre en lumière les questions qui touchent les femmes migrantes en Suisse. L’organisation, comme organe et voix majeure plaidant en faveur d’une réforme politique pour les femmes migrantes, n’est pas passée inaperçue.
Au cours de ces dernières années, l’ODDFEA a été invité à siéger auprès d’un certain nombre d’organismes de haut niveau, notamment l’autorité pour l’égalité, le Comité international sur la violence à l’égard des femmes et le Comité consultatif en matière de stratégie interculturelle des services de soins de santé.
L’ODDFEA a travaillé en collaboration avec d’autres organisations en vue d’atteindre leurs objectifs communs.
Depuis 2008, l’ODDFEA a élaboré un plan stratégique qui a aidé l’organisation à avoir des objectifs bien ciblés et, dans le même temps, à apporter une contribution significative non seulement aux femmes migrantes mais aussi à la société suisse dans son ensemble.
L’organisation a mené son action dans les trois domaines suivants :
- La violence fondée sur le genre (VFG) : Comme la VFG est un problème d’une ampleur considérable, l’ODDFEA s’est centré particulièrement sur les mutilations génitales des femmes, la violence domestique, la traite des filles et des femmes et la violence sexuelle.
Parmi les activités entreprises, le réseau a travaillé avec les politiciens locaux et les départements gouvernementaux en vue d’influencer les lois en gestation, en particulier la législation visant à interdire les mutilations génitales des femmes en Suisse (conjointement à un travail d’information sur le dernier projet de loi) et a proposé un amendement des lignes directrices sur le genre dans la Loi sur l’immigration, le séjour et l’intégration.
Nous travaillons en partenariat avec plusieurs organismes en Suisse et à l’étranger, dans le cadre de la campagne d’éradication des MGF. L’organisation a mené des recherches dans les domaines de la VFG précédemment cités et dans d’autres domaines prioritaires tels qu’ils se présentaient.
L’organisation continue de participer au Comité de direction national sur la violence à l’égard des femmes. En outre, l’ODDFEA prestataires des services, a offert et continue d’offrir des formations et des consultations auprès des femmes migrantes.
L’organisation continue de mener une action de plaidoyer et de lobbying auprès des organismes gouvernementaux, des eurodéputés et des politiciens pour qu’ils mettent en œuvre les recommandations énoncées dans le Plan d’action national visant l’éradication de la VFG en Suisse.
- Emploi : l’ODDFEA est convaincu qu’il est possible d’assurer une véritable intégration et une indépendance des femmes par l’accès à l’emploi.
Nous sommes en train de préparer un document de recherches sur Les femmes africaines dans le marché du travail Helvétique ;
Pour développer un forum de parties prenantes qui va se réunir à sept reprises afin d’examiner les questions du recrutement, des qualifications, de la promotion et de l’intégration sur le lieu de travail ainsi que les bonnes pratiques en usage dans les politiques d’égalité dans l’emploi.
L’ODDFEA va continuer de surveiller et mettre en lumière l’impact de la récession sur les femmes migrantes.
Il va chercher aussi à informer les agendas nationaux sur la reprise économique et à défendre les programmes visant à protéger les migrants qui vivent actuellement en Suisse.
Une autre publication sera une brochure d’information sur l’accès à l’éducation et à l’emploi à l’intention des migrants et l’organisation travaille actuellement en collaboration avec des employeurs sur un stage en entreprise à l’intention des femmes migrantes.
- La discrimination fondée sur le genre : Une grande partie du travail de l’ODDFEA dans le domaine de la discrimination fondée sur le genre a porté sur la promotion des discussions significatives traitant de l’égalité de traitement, de l’inclusion et de l’engagement, de l’égalité d’accès aux droits et aux services et d’une approche intégrée des politiques gouvernementales inclusives ainsi que d’une reconnaissance des divers besoins.
L’organisation a conçu et élaboré des déclarations de politique générale qui prônent l’égalité d’accès, de traitement, d’inclusion et d’engagement.
L’héritage à long terme de l’ODDFEA permettra que les droits des femmes migrantes résidant en Suisse soient respectés et protégés.
L’accès des femmes migrantes aux services et à la protection sera mis en place et les femmes migrantes joueront un rôle actif et autonomisé au sein de leurs communautés en Suisse.
Les apprentissages tirés des nouvelles communautés et des communautés autochtones seront échangés, enrichissant le paysage social, politique et civique Helvétiques.
Mme Divina Zoé Cajacob,
Présidente & fondatrice ODDFEA
Divina Zoé Cajacob est née au Cameroun, naturalisée Suisse. Elle compte plus de 15 années d’expérience de travail auprès des groupes défavorisés et marginalisés, plus spécifiquement des femmes.
Divina Zoé Cajacob est la fondatrice de l’Observatoire pour la Défense des Droits des Femmes et des Enfants, dont elle est actuellement la directrice.
En sa qualité de conseillère, elle a élaboré et fourni un éventail de programmes de formation ciblant à la fois les communautés d’immigrés et d’autochtones en Suisse, sur des thèmes tels que les mouvements des femmes à l’échelle mondiale, les femmes et la migration, les compétences personnelles et de vie, l’égalité et la diversité, la lutte contre le racisme et l’interculturalité.