Les violences conjugales et les femmes migrantes en Suisse qu'est-ce que c'est ?
Mythe ou réalité ?
Halte aux idées reçues! Ces affirmations vous proposent une première approche de ce que sont les violences conjugales et leurs conséquences:
La violence conjugale est uniquement de la violence physique
Mythe : La violence conjugale revêt plusieurs formes: elle peut être physique (coups, sévices corporels...), psychologique (propos méprisants, harcèlement, isolement...),verbale (chantages, insultes, menaces...), sexuelle (sexualité forcée et pratiques sexuelles imposées), économique (privation des moyens ou biens essentiels, contrôle systématique des dépenses...) et administrative (rétention de documents administratifs)
La violence conjugale ne se produit qu'au sein des couples mariés
Mythe : La violence conjugale ne se produit pas qu'au sein des couples mariés ou vivant ensemble. Il ne faut pas nécessairement la cohabitation pour qu'un rapport de domination et de contrôle s'installe. La violence conjugale peut même s'installer dès les premiers rapports amoureux : d'après les statistiques les 16 - 25 ans sont la population la plus exposée.
Au sein d'un couple, il peut avoir viol et/ou agression sexuelle
Réalité : Être en couple n'autorise pas de s'approprier le corps de l'autre. Le désir de l'un ne doit pas être imposé à l'autre. Une pratique ou un rapport sexuel non consenti, même au sein d'un couple, constitue un viol ou une agression sexuelle, et en tant que tel est puni par la loi.
Ce sont les femmes des milieux les plus défavorisés qui sont victimes de violence conjugale
Mythe : Le phénomène des violences conjugales n'est pas réservé qu' aux classes défavorisées. On le retrouve dans tous les milieux sociaux économiques et culturels, dans toutes les classes d'âge, en milieu urbain comme en milieu rural.
Il existe des hommes victimes de violence conjugaleRéalité : Des hommes sont victimes de violence conjugale, mais aucune statistique officielle ne permet de connaître l'ampleur du phénomène. Les associations spécialisées estiment toutefois que ce sont les femmes qui sont majoritairement victimes de violence conjugale. C'est pourquoi, sans oublier ou nier l'existence d'hommes victimes de violence conjugale, on parle plus souvent « d'homme auteur de violence » et de « femme victime de violence ».
L'alcool est la cause principale de la violence de certains hommes
Mythe : Beaucoup d'hommes violents essayent de trouver des « excuses » pour justifier leur comportement (alcool, drogue, stress, surcharge de travail...). Si l'abus d'alcool peut déclencher la première crise de violence ou aggraver les suivantes, en aucun cas, il ne l'explique ni la justifie. Un homme violent avec sa compagne le sera toujours quelques soient les circonstances, tant qu'il ne réalisera pas qu'il est la source du problème.
En Suisse, 10% des femmes migrantes sont victimes de violence conjugale
Réalité : Une enquête a établi qu'en Suisse, une femme migrante sur 10 était victime de violence conjugale. Des études similaires menées dans différents pays de l'Union européenne sont sensiblement parvenues au même chiffre.
Il est facile pour une femme migrante victime de violence conjugale de quitter son mari ou son compagnon
Mythe : Une femme migrante victime de violence conjugale ne reste pas parce qu'elle « aime ça ». Différentes raisons expliquent que des femmes restent avec un conjoint violent : la peur, les enfants, l'emprise psychologique, la perte de confiance en elles, l'isolement social et familial, le manque d'argent, le manque d'informations concernant leurs droits...
En Suisse, une femme meurt tous les trois jours de violence conjugale
Réalité : Tous les 3 jours, une femme meurt tuée par son partenaire ou compagnon de vie. Près de la moitié des homicides ont eu lieu après séparation. Ces chiffres ne révèlent toutefois pas la réalité des morts causées par la violence conjugale parce que seuls les assassinats, les homicides volontaires et les violences suivies de mort sont comptabilisés. Les suicides ne sont notamment pas pris en compte. Il n'existe donc pas une mais plusieurs sortes de violence conjugale : elle peut être physique, psychologique, verbale, sexuelle, économique et administrative.
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